Chrétiens mais pas pratiquants.

Comment peut-on vivre sa foi chrétienne dans un monde de plus en plus hostile à l’Evangile ?

Comment jeune, oser manifester son attachement au Christ et assumer sans honte son appartenance à l’Eglise catholique dans une société où on s’acharne littéralement à assimiler prêtres et religieux à de dangereux et incurables agresseurs sexuels et des pédocriminels ?

Si beaucoup parmi les adultes aujourd’hui sont encore gênés de se reconnaître « Chrétiens mais non pratiquants », les jeunes eux, dans leur écrasante majorité, préfèrent se passer de toute pratique religieuse. Ils ont leurs raisons et les expriment :
-Le Christ lui-même n’a-t-il pas recommandé : « Quand tu pries, retire-toi dans ta chambre, ferme sur toi la porte et prie ton Père qui est là dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra ».Mt 6,6. Les vrais chrétiens ce sont bien ceux adorent en esprit et en vérité. Ensuite beaucoup de ceux qu’on voit dans les églises sont loin d’être des exemples. Les sépulcres blanchis, il y en beaucoup parmi les nouveaux pharisiens et scribes, ceux pour qui les non-pratiquants ne sont que des mécréants. Le scandale n’est pas toujours où l’on croit.

Et puis, disent les jeunes, nous avons sur Internet et Facebook plein de concerts religieux qu’on peut suivre tout en restant chez soi, des soirées de louange, des enseignements et même des moments de prière qu’on peut organiser entre amis.

Avec toutes ces possibilités qui s’offrent désormais à tous sans exception et compte tenu du contexte qui est le nôtre aujourd’hui, ne serait-t-il pas plus charitable de vivre sa foi chrétienne de la manière la plus anonyme qui soit, c’est-à-dire sans déranger personne ? On évite ainsi d’être une cible pour les fanatiques de la « laïcité stricte » et ceux du salafisme, tout en restant dans le cadre d’une pratique vraie et sincère de l’Evangile : « Ce ne sont pas ceux qui me disent Seigneur, Seigneur qui entreront dans le Royaume mais ceux qui font la volonté de mon Père qui est aux Cieux ». Mt 7,23.

La question que beaucoup de chrétiens se posent, c’est en fait celle de la nécessité de l’Église et de l’insertion dans une Communauté chrétienne quand on sait tout le mal que cause aujourd’hui le communautarisme !
L’Eglise n’est pas un but, nous le savons tous, mais l’Eglise n’est pas non plus un pis-aller, c’est une oeuvre du Christ. La pratique dominicale, à elle seule, ne fait le chrétien, mais des athlètes champions du monde qui « se soient faits eux-mêmes » en dehors des stades et des salles de sports, ça ne court pas les rues non plus.

Le seul commandement que le Christ nous a laissé c’est de nous aimer les uns les autres, pas de nous éviter au maximum. Si avec Internet il est possible de s’entraider, de porter les fardeaux les uns des autres, ce que le Christ attend de nous c’est une vie véritablement fraternelle et solidaire, quelque chose d’incarné et pas uniquement de virtuel. La messe via Facebook, c’est une bonne chose, mais la Communauté chrétienne c’est aussi une nécessité ; nous sommes une famille, tous pauvres pécheurs. Dieu est vraiment « Notre Père » si nous acceptons les autres comme des frères, avec leurs défauts. Dans l’Eglise nous sommes maternés pour être maternants à notre tour.

Bonne Semaine
Ab. Michel

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Author: mjusseau