Faut-il prendre tout ce que dit la Bible comme Parole de Dieu ? La question est importante, éminemment importante même. Car en effet, est-ce vraiment raisonnable de croire en une histoire de création du monde et de l’univers en six jours, et par un Dieu « trop humain », un Dieu qui s’épuise au bout d’une semaine de travail, et qui doit absolument prendre son jour de congé hebdomadaire ? Il y a aussi la fameuse arche de Noé et Jonas le sectaire qui se fait avaler par un monstre marin, « des histoires à dormir debout » pensent certains. Bref la Bible n’est-elle pas plus une invention humaine qu’une œuvre d’inspiration divine ? Et puis d’ailleurs qu’entend-t-on exactement par inspiration divine, jusqu’où s’étend-elle et que répondre à ceux qui accusent les chrétiens d’avoir « falsifié les Ecritures » ? « Toute Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, réfuter, redresser, former à la justice. », dit St Paul à son disciple Timothée. (Cf. 2ème lecture de ce dimanche). « Tiens-toi, insiste Paul, à ce que tu as appris et dont tu as acquis la certitude…c’est depuis ton jeune âge que tu connais les Saintes Lettres. Elles sont à même de te procurer la sagesse qui conduit au salut par la foi dans le Christ-Jésus ». 2Tim 3, 14ss. Ce que nous désignons par ces termes et expressions bibliques « l’Ecriture », « les Ecritures », « les Saintes Ecritures » ou encore « les Saintes Lettres » c’est l’ensemble des trente-neuf (39) livres de l’Ancien et les vingt-sept (27) du Nouveau Testament, qu’il s’agisse de copies ou de traductions. C’est le Christ lui-même, Parole de Dieu faite chair, s’exprimant en galiléen et en araméen, qui inclut dans le canon des Ecritures « la Loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes ». Lc 24, 44. Or souvenons-nous, c’est dans le Livre de l’Exode que se trouve la première mention du terme « écriture » pour désigner la Parole de Dieu : « Les Tables (de la Loi) étaient l’ouvrage de Dieu, et l’écriture était l’écriture de Dieu gravée sur les tables » Ex. 32, 16. On sait que Moïse, furieux et hors de lui-même à la vue du peuple dansant autour du veau d’or, avait jeté les premières tables les brisant au pied de la montagne ; celles qui parvinrent au peuple n’étaient donc pas les originales, ce que confirme d’ailleurs la suite du récit de l’Exode : « L’Eternel dit à Moïse : Taille deux tables de pierres comme les premières, et j’y écrirai les paroles qui étaient sur les premières tables que tu as brisées ». Ex. 36, 1. De tout ce que nous venons de voir, nous retenons ceci : 1-Ce qui est Parole de Dieu ce sont tous les chapitres de tous les Livres de la Sainte Bible, de la Genèse (y compris le récit de la création) jusqu’ au livre de l’Apocalypse. 2-Tous ont été écrits sous l’inspiration de l’Esprit Saint, donc sous le contrôle surnaturel de Dieu ; Isaïe ne pouvait pas imaginer ce que serait l’Emmanuel, ni le Serviteur souffrant. Toutefois, il ne faut pas imaginer Dieu dictant ses paroles à un secrétaire humain, Moïse ou un évangéliste, de manière mécanique. Le Livre de l’Exode mettait déjà en garde contre une telle erreur. Le Dieu qui dit avoir signé de sa main toute la Loi est le même qui donne ordre à Moïse : « Mets par écrit ces paroles ». 3 -Ces paroles authentiquement Parole de Dieu. En effet, Dieu en choisissant de parler par des hommes, tout en connaissant nos faiblesses d’hommes, ne pouvait pas ne pas prendre soin de préserver ses paroles. La folie de Dieu est bien plus sage que la sagesse des hommes. La théorie de la falsification des Ecritures est par conséquent irrecevable. 4-L’inspiration ce n’est pas une possession. Les écrivains sacrés ont gardé leur personnalité propre, avec leur manière de s’exprimer, de porter le message de Dieu, et donc des styles d’écriture très variées : poésie, chroniques et journaux de voyage, conte et récits d’aventures de personnages illustres. La Bible compte 76 livres ; chacun d’eux nous révèlent des vérités sur Dieu, sur l’homme et sur le monde, tous ils nous montrent le chemin du véritable bonheur, un bonheur offert et accessible à tous, mais uniquement par l’amour fraternel, la louange et à l’action de grâce. Ab. Michel 16 octobre 2022 |