La deuxième lecture de la messe de ce dimanche (2Co. 8, 7…15) évoque la question de la collecte en faveur de l’Eglise-Mère de Jérusalem. Donner aux frères et soeurs qui sont dans l’indigence, c’est un signe de communion entre chrétiens, c’est aussi mettre en oeuvre l’Évangile en imitant le Christ, dit St Paul ; le Christ, « qui de riche, s’est pauvre pour nous enrichir par sa pauvreté ».
Les Corinthiens, en effet, vivaient dans une certaine aisance matérielle ; apprenant que les frères de Judée traversaient une grande épreuve d’affliction, ils ont décidé de faire une quête, mais ce sont plutôt les chrétiens de Macédoine, une région désolée et appauvrie, qui se sont distingués par leur générosité. Ces Macédoniens, dans une situation éminemment défavorable, au lieu de faire appel à la générosité des autres, ont plutôt choisi de donner ; ils ont même pu rassembler un montant considérable, alors qu’au même moment les Corinthiens en étaient toujours aux bonnes intentions.
Aujourd’hui encore, le Christ souffrant nous demande de regarder la misère de nos frères et soeurs, de la prendre sur nous, dit le Pape François et de nous engager concrètement, d’oeuvrer pour la soulager. C’est vrai qu’il y a quantité d’oeuvres de l’Eglise qui font écho à cette exhortation de St Paul de répartir équitablement les grâces reçues de Dieu : dans tous les pays du monde l’Eglise intervient, plus que tout autre institution, pour promouvoir la paix et les conditions de vie des pauvres et des déshérités, par ses écoles et ses universités, ses dispensaires et hôpitaux, ses centres d’éducation et de rééducation, ses léproseries, orphelinats et établissements pour personnes handicapées et malades chroniques etc. Tout cela est admirable, oui, mais face à l’indigence spirituelle qui s’est installée autour de nous, à Aureille ou à Eyguières, à Sénas ou à Lamanon, cette misère spirituelle qui ruine nos Communautés, que faisons-nous, si ce n’est de nous lamenter?
Dieu prend soin de ses pauvres, mais la pauvreté n’est pas que matérielle et morale ; aujourd’hui, elle est aussi et surtout spirituelle. Combien de familles et de jeunes couples, combien de femmes, d’hommes et de jeunes d’origines et de milieux les plus divers, par la violence et l’outrance de leur comportement, ou bien leurs peurs et leurs fermetures, nous manifestent désespérément, jour et nuit, le
ur soif de Bonne Nouvelle et leur besoin d’un Véritable Sauveur !
Dans une société à la croisée des chemins, nous ne devons pas perdre de vue que nous sommes d’abord et surtout les hérauts d’un message d’espérance et de salut, que ce trésor nous avons ordre de le partager, comme de véritables imitateurs du Christ. Nous le savons bien, contre la misère spirituelle, il n’y a que l’Evangile comme antidote.
Ab. Michel