Nos églises seraient-elles condamnées à devenir des lieux de bavardages et de mondanités ? Beaucoup aujourd’hui soutiennent qu’on va à l’église le dimanche matin pour rencontrer des amis, des frères et des sœurs en Christ. Le chemin vers Dieu, nous rappelle-t-on, passe d’abord par le prochain. Une Communauté heureuse de se retrouver le dimanche, des chrétiens qui se parlent les uns aux autres, qui échangent les nouvelles de la semaine, ça fait beaucoup de joie au ciel, c’est vrai ; c’est une belle manière de vivre la charité fraternelle et de renforcer la communion entre tous.
Mais est-ce une raison suffisante pour qu’on banalise le bavardage dans les églises, que ceux qui réclament un peu de silence avant les célébrations passent pour des intolérants et des « lefébvristes », ou encore des hypocrites qui ignorent que le silence absolu n’existe pas, que le silence extérieur
n’arrête pas l’imagination et ne fait surtout pas taire nos orchestres intérieurs ?
C’est vrai que nous sommes entourés de bruit, mais accepter que dans nos célébrations l’humain prenne le dessus sur le divin, ce n’est pas ce que demande le Christ, c’est contraire à l’Evangile et à la Tradition de l’Eglise.
Les plus anciens parmi nous ne se souviennent-ils pas qu’il y a
quelques décennies seulement, le silence dans les églises était telle que, on pouvait entendre une mouche voler ? On savait à cette époque, qu’il y a un moment pour tout et un temps pour chaque chose, « un temps pour pleurer et un temps pour rire, un temps pour gémir et un temps pour
danser…un temps pour se taire et un temps pour parler »? Qo. 3,1
L’église, aux yeux de tous, était le lieu de la présence invisible de Dieu, un lieu sacré spécialement aménagé pour le recueillement et la prière. « Le Seigneur réside dans son Temple saint ; silence terre entière ».Hab. 2, 20. Tout le monde alors s’efforçait d’arriver peu avant la messe, on se mettait à genoux, on faisait silence pour quelques minutes d’examen de conscience : « Parle Seigneur ton serviteur écoute… »1S. 3,10 ; car on savait encore ce que c’est que la crainte de Dieu et on s’interdisait de profaner les choses
saintes. Mt. 7, 6.
C’est vrai que le silence fait peur à l’homme d’aujourd’hui ; nous le redoutons tous parce qu’il nous met face à nous-mêmes, à nos fragilités, à nos blessures et échecs ; pourtant nous avons absolument besoin de silence, de l’humilité du silence, pour sa valeur thérapeutique et parce que c’est
la meilleure disposition intérieure pour nous unir à Dieu.
Nous sommes bien conscients que c’est dans l’humilité du silence que les prophètes et tous les saints ont fait l’expérience de la présence de Dieu Cf.1R. 19, 11 et qu’en plus nos brouhahas d’avant célébrations (même d’obsèques hélas !) constituent un véritable contre-témoignage, mais nous savons aussi que nous avons les moyens pour guérir de cette maladie, le jeûne et la confession sacramentelle, que ces moyens sont à notre portée. L’Esprit de Dieu veut habiter en nous, efforçons-nous donc de nous libérer du vieil homme.
Félicitations aux nouveaux bacheliers.
Bonnes Vacances et bonne fête du 14 Juillet à tous.
Ab. Michel
