En fin d’année liturgique nous célébrons le Christ-Roi, le Christ-Jésus, le Seul, le Vrai et l’Unique Roi, Celui par qui tout existe et sans qui rien ne subsiste cf. Jn 1, 3, le Christ dont nous attendons la venue dans la gloire. La fête du Christ-Roi clôture une année liturgique, mais elle nous propulse aussi dans une autre, une nouvelle année, avec le temps de l’Avent. Elle nous rappelle que le Christ est l’Alpha et l’Oméga, le Principe et la fin de toute chose. Ap. 21, 6. Le Roi de gloire que nous acclamons ce dimanche est lui-même le Roi qui va venir, Celui qui donne sens et plénitude à tout et que l’univers entier chante à Noël.
La fin de l’année liturgique, c’est donc, me semble-t-il, une très belle occasion pour nous, d’examiner notre vie spirituelle. Est-ce vraiment le Christ qui a régné dans nos vies tous ces derniers mois ? Est-ce vraiment Lui qui en a été le Maître et le Seul. Et comment comptons-nous l’introniser à nouveau et encore mieux dans nos cœurs ?
Car le Christ est vraiment Roi, oui mais un Roi à nul autre pareil, un roi couronné d’épines, n’ayant entre les mains qu’un sceptre de roseau, un roi venu pour rendre témoignage à la Vérité et qui reconnaît devant Pilate : « Mon Royaume n’est pas de ce monde ».Jn 18, 36. Ce Royaume nouveau, assure-t-il, c’est dans le cœur de chaque homme qu’il s’inaugure : « Je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui… » Ap. 3, 20. En Jn. 14, 23, il dit encore : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. » C’est pourquoi, il invite et presse chaque être humain de se convertir, car dit-il « le royaume de Dieu est tout proche » Mt.3, 2.
Autrement dit, le renouveau des cœurs et des intelligences c’est la condition pour accéder par Lui au Royaume, Lui qui « n’a pas gardé jalousement le rang qui l’égalait à Dieu », Ph. 2, 6 mais qui a aimé jusqu’au don de sa vie et entraine tous ceux et celles qui l’écoutent dans cette logique du don de soi. Jamais le Christ n’a cherché à régner en maître comme font les rois de la terre, jamais il n’a cherché à imposer son pouvoir comme font les grands de ce monde ; son règne est plutôt un « règne de vie et de vérité, un règne de grâce et de sainteté, un règne de justice, d’amour et de paix » cf. Préface du Christ-Roi. On comprend donc qu’au lendemain de la seconde guerre mondiale, la plus meurtrière que le monde ait connue, le Pape Pie XI n’ait pu s’empêcher de faire remarquer à des hommes et des femmes, qui pour la plupart se réclamaient encore du Christ, que si seulement ils venaient humblement et honnêtement « à reconnaître l’autorité royale du Christ dans leur vie privée et dans leur vie publique, des bienfaits à peine croyables – une juste liberté, l’ordre et la tranquillité, la concorde et la paix – se répandraient infailliblement sur la société toute entière ».
Chrétiens d’Aureille et d’Eyguières, de Lamanon et de Sénas, oui le Christ est notre Roi. «Dans notre vie comme dans notre mort », à Lui seul nous voulons appartenir. Son Royaume, nous le savons, s’est ouvert à nous depuis le jour de notre baptême. Nous savons également que la pratique de ses sacrements nous enracine toujours plus solidement au cœur de ce Royaume. Aujourd’hui, alors que s’ouvre un nouveau chapitre de notre vie spirituelle, n’est-ce pas l’occasion pour chacun de nous, de nous regarder dans le miroir du Christ, de voir jusqu’où l’amour de son règne remplit nos cœurs et nos esprits, ou plus concrètement, ce que nous faisons des engagements de notre baptême, de notre fidélité aux sacrements et plus largement de notre responsabilité comme ambassadeurs du Christ dans nos milieux de vie ?
Ab. Michel