« Pourquoi l’humaine faiblesse craindrait-elle d’approcher Marie », demandait St Bernard de Clairvaux, (le docteur marial) à ses frères cisterciens ? On est dans la première moitié du 12ème siècle, une époque où partout en Europe fleurissait une formidable piété mariale et où en France se construisaient les plus grandes et belles cathédrales pour la plupart dédiées à celle que St Bernard appelait déjà Notre-Dame (Le Puy, Chartres, Paris etc.)
C’est bien des siècles plus tard qu’on verra des chrétiens dénoncer comme idolâtrique le culte à Marie ou aux Saints. Ecoutons encore St Bernard parlant de la Sainte Vierge : « Il n’y a en elle rien de dur ou d’effrayant… Repassez dans votre mémoire tout le cours de l’histoire évangélique ; si vous trouvez en Marie le moindre signe d’acrimonie, de dureté ou de colère, vous pouvez vous défier d’elle ». Ste Thérèse de Lisieux qui ne se sentait pourtant pas vraiment à l’aise avec la prière du chapelet le dit en d’autres termes dans une confidence à l’une de ses cousines : « Ne crains pas d’aimer trop la Sainte Vierge, jamais tu ne l’aimeras assez, et Jésus sera bien content puisque la Sainte Vierge est sa mère ».
Tout chrétien catholique sait que Marie est une pure créature et non pas une divinité. Depuis l’Annonciation avec l’Ange Gabriel (Je suis la servante du Seigneur) la Visitation avec Elisabeth (cf.Lc 1, 42), nous savons, pour emprunter la formule de St Bernard, que « Toute louange à la mère appartient au Fils ». Nous ne divinisons pas Marie ; nous reconnaissons simplement qu’aucun être humain n’est aussi proche de Dieu que celle qu’Elisabeth appelait la « Mère de mon Seigneur » et à qui nous donnons le titre de Mère de Dieu depuis Nicée en 325, le titre de « Mère de Dieu ».
Prière de saint Bernard
« En la suivant, on ne dévie pas. En la priant, on ne désespère pas, En pensant à elle, on ne se trompe pas. Si elle te tient par la main, tu ne tomberas pas. Si elle te protège, tu ne craindras pas. Si elle est avec toi, tu es sûr d’arriver au but. Marie est cette noble étoile dont les rayons illuminent le monde entier, dont la splendeur brille dans les cieux et pénètre les enfers. Elle illumine le monde et échauffe les âmes. Elle enflamme les vertus et consume les vices. Elle brille par ses mérites et éclaire par ses exemples. Ô toi qui te vois balloté au milieu des tempêtes, ne détourne pas les yeux de l’éclat de cet astre si tu ne veux pas sombrer, si les vents de la tentation s’élèvent, si tu rencontres les récifs des tribulations, regarde l’étoile, invoque Marie. Si tu es submergé par l’orgueil, l’ambition, le dénigrement et la jalousie
regarde l’étoile, invoque Marie. Si, accablé par l’énormité de tes crimes, confus de la laideur de ta conscience, effrayé par l’horreur du jugement, tu commences à t’enfoncer dans le gouffre de la tristesse, dans l’abîme du désespoir, pense à Marie. Que son nom ne quitte pas tes lèvres, qu’il ne quitte pas ton coeur, et pour obtenir la faveur de ses prières, n’oublie pas les exemples de sa vie. »
Ab Michel