Message aux catéchumènes : « Eucharistie, Corps et Sang du Christ. » édito du 19 mars

   La fête de Pâques approche, je sais que vous ne cessez pas de penser à la cérémonie de la Veillée Pascale, au baptême que vous allez recevoir et surtout à l’Hostie que vous allez prendre pour la première fois. Vous savez maintenant que le baptême n’est pas réservé qu’aux nouveau-nés et qu’on peut faire sa première communion à tout âge ; vous connaissez aussi les dispositions pour recevoir la Sainte Eucharistie : être baptisé dans l’Eglise catholique, être en état de grâce, c’est-à-dire, ne pas avoir de péché grave sur la conscience (dans ce cas, il faudrait aller se confesser d’abord) et enfin, par respect pour le Corps du Christ, être à jeun depuis au moins une heure au moment de communier.

   Vous vous êtes souvent demandé pourquoi le fait d’appartenir à une famille catholique depuis des siècles ne donnerait pas le droit de communier d’office, partout, et chaque fois qu’on veut, surtout quand on a appris de son propre grand-père, qu’un de ses grands-oncles fut missionnaire en Terre d’Afrique ? Pourquoi des prêtres se permettent-ils de refuser la communion à des gens qui ont été baptisés dès leur enfance et peut-être même le mois qui a suivi leur naissance, ou à d’autres qui, sans être des pratiquants réguliers, se reconnaissent chrétiens et viennent à la messe chaque nuit de Noël ?

  Ce que beaucoup de chrétiens oublient souvent et que j’aimerais que vous compreniez bien, c’est que l’Eglise n’appartient pas aux prêtres, l’Eglise c’est l’Eglise du Christ. Le Pape, les Evêques et les prêtres n’en sont que des serviteurs, tout comme les laïcs, chacun selon son état. Le Pape François n’a pas inventé l’Evangile. Comme vous et moi, il l’a entendu, il a été interpelé, il l’a reçu et accueilli comme Parole de Dieu à mettre en pratique. Or, que nous enseigne l’Evangile au sujet de l’Eucharistie ? Nous avons lu ensemble les paroles prononcées par le Christ lui-même, lors de la Sainte Cène du Jeudi saint,  et rapportées par les premiers auditeurs et témoins directs que sont les Apôtres eux-mêmes : « Jésus prit le pain, le bénit, le rompit et le donna aux disciples en disant : Prenez et mangez, ceci est mon corps. Puis prenant une coupe il rendit grâces et la leur donna en disant : Buvez-en tous car ceci est mon sang, le sang de l’alliance… » Mt 26, 26-27.

   Nous avons réfléchi aussi sur le chapitre 6 de l’Evangile de St Jean, qui montre qu’en réalité le Christ n’a pas attendu la veille de sa crucifixion pour parler de son corps comme Pain de vie : « Je suis le Pain de vie descendu du ciel. Qui mange ce Pain vivra à jamais… Le Pain que je donne c’est ma chair pour la vie du monde ». Il poursuit : « En vérité, en vérité je vous le dis, si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous » Jn 6, 51, ss. Ces paroles, nous le savons, ont heurté beaucoup de ses disciples et sympathisants, et mêmes les douze, ses plus proches compagnons. L’Evangile rapporte leur réaction : « Elle est dure, cette parole ! Qui peut l’écouter ? ».  Beaucoup parmi eux, à partir de jour-là l’ont quitté. Le Christ aurait pu modifier ses affirmations pour  conserver tout ce monde et même augmenter le nombre de ses disciples, il ne l’a pas fait. Au contraire, il s’est tourné vers les Apôtres, pour leur signifier qu’ils pouvaient s’en aller eux aussi, s’ils n’avaient pas envie de le croire.

   Ainsi donc dans l’Hostie que vous allez recevoir le jour de votre baptême et 1ère communion, le Christ est vraiment présent, réellement et substantiellement présent. Il est le même qui a changé l’eau en vin, qui a annoncé sa résurrection, qui est mort sur la croix,  et qui est réapparu le matin de Pâques. Que sa Parole réalise ce qu’elle dit, jamais aucun des Apôtres n’a eu l’idée d’en douter ; au contraire en mettant l’Eucharistie au centre de leur vie spirituelle et de leurs activités missionnaires, ils ont changé le monde. Comme eux, soyez vous aussi attachés à l’Eucharistie et vous serez des êtres de bénédiction.                                                                                                                                                                                                                           

                                                                                                                                    Ab. Michel

Author: Olivier Bruna